Alors qu’un bidonville de Roms s’est constitué dans le quartier des Temps durables de Limeil-Brévannes depuis le mois de septembre, la maire UMP de la ville, François Lecoufle, vient de lancer une pétition à l’attention de la préfecture pour demander son démantèlement,
intitulée « Pour que la Préfecture évacue le campement de Roms, je défends ma qualité de vie ».
« Depuis septembre, date d’installation des premières baraques, la ville multiplie les actions (arrêté de mise en demeure d’évacuer les lieux, interventions de la Police Municipale) et les demandes. Pourtant, la Préfecture ne souhaite apparemment pas s’impliquer dans ce dossier. Et ce malgré une décision du Tribunal Administratif de Melun (17 décembre 2014) qui a jugé l’arrêté municipal précité légal ! La ville a donc souhaité lancer cette pétition pour montrer que les Brévannais sont inquiets pour leur sécurité et cadre de vie, et qu’ils ne lâcheront jamais. Il est devenu urgent que la Préfecture agisse », motive Françoise Lecoufle.« Cette pétition sera diffusée via le site internet de la mairie et les réseaux sociaux. Elle sera également disponible à l’hôtel de ville et ses annexes, ainsi que les chez les commerçants. Des opérations de signature sur le terrain seront également organisées », précise la maire de la ville.
« Une évacuation sans solution de relogement ne réglera pas le problème, elle éparpillera les gens qui s’installeront ailleurs. Ce n’est pas le moment d’expulser des gens alors qu’il fait très froid, dénonce pour sa part Aline Poupel, du collectif Romeurope 94.
Au total, une soixantaine de Roms vivent sur place, et la cohabitation avec les nouveaux habitants du quartier durable se passe plus ou moins bien. « Il faut qu’ils partent ! » s’exclame une retraitée installée aux Temps Durables depuis 2012. J’ai été victime d’une tentative de cambriolage, par des amateurs, selon le serrurier. Même si je n’ai pas de preuves, je suis obligée de faire le lien avec le camp« , reprend-elle. « Ce qu’on dénonce, ce sont les squats, les dégradations de local poubelle, ou les dépôts sauvage de déchets« , pointe une uatre habitante. « La ville est responsable de l’insalubrité des lieux car elle ne met pas de poubelle ni d’eau à disposition », note de son côté Aline Poupel.
« En 2012, un premier bidonville s’était installé, démantelé à la mi-février 2014 au terme d’une longue procédure judiciaire. Un mois après, de nouveaux bidonvilles émergeaient sur le talus qui fait face à l’Intermarché du quartier. Le problème n’est jamais réglé » se plaint un autre riverain tout en ajoutant : »On ne demande pas juste qu’ils soient expulsés : on veut qu’ils aient une vraie solution de logement, avec des conditions de vie plus humaines. »